Nature Publié le 03/04/2024
Hello, moi c’est Alicia, j’ai 30 ans et je suis nouvelle dans la région.
En posant mes valises au cœur du Pays de Gex, j’avais hâte de découvrir tous les sites naturels exceptionnels de ce territoire. Avec son magnifique panorama sur la chaîne des Alpes, le belvédère du Turet m’a tout de suite fait de l’œil. Cet été j’ai donc décidé de me prévoir une belle petite randonnée pour aller voir tout cela de plus près. Je vous emmène avec moi ?
Balade jusqu’au belvédère du Turet dans un cadre enchanteur
Arrivée depuis peu dans la région, je décide, en ce joli jour ensoleillé de juin, d’aller me promener au Turet, dont j’ai beaucoup entendu parler. La vue lors de la montée au col de la Faucille me coupe déjà le souffle… j’ai hâte de découvrir ce que me réserve la suite !
J’emprunte le sentier, qui tient toutes ses promesses en m’offrant nombre de plantes à sentir, de fleurs colorées à observer. Et j’aperçois même des empreintes d’animaux. Les gardes de la Réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura m’ont prévenue ! En prêtant attention à ce qui m’entoure, je peux observer une flore et une faune insoupçonnée comme de jolis papillons Apollon, une espèce protégée souvent visible dans ce secteur.
Je continue donc mon chemin, entre forêt et clairières, au milieu de mille et une senteurs. J’imagine les amateurs d’arbres ravis au milieu de toutes ces essences. Il est encore tôt, et les randonneurs se font rares. J’en profite donc pour prendre mon temps, écouter le silence entrecoupé de chants d’oiseaux… pour beaucoup, la définition du bonheur !
Un sentier bien balisé à préserver
Le sentier du Turet est bien balisé, impossible de s’égarer, d’autant plus que de petits écriteaux ornent les arbres de-ci de-là pour nous rappeler notre chemin. Soudain, une banderole m’interpelle : en rouge sur fond jaune, elle m’indique que je me situe dans une “zone de quiétude de la faune sauvage”.
L’accès à différents chemins, situés de part et d’autre du seul sentier autorisé, est donc barré du 15 décembre au 30 juin dans ce secteur. Mais encore ? Imaginez-vous en plein hiver, vous avez froid, vous sentez raplapla, et couvez peut-être un début de rhume. Le bruit, même en sourdine, vous insupporte, vous ne vous sentez pas capable de faire 2 pas, et vous occuper de vos enfants semble inconcevable.
Dans ces moments-là, le moindre effort vous paraît insurmontable, le moindre obstacle une montagne infranchissable. Vous y êtes ? Ca y’est, vous voilà dans la même situation que la faune sauvage qui peuple notre belle montagne et qui, de la fin de l’automne jusqu’au début de l’été, doit jongler entre les conditions climatiques rudes, la période de reproduction et l’éducation des nouveaux-nés.
Vous l’avez compris, ces “zones de quiétude de la faune sauvage” représentent leur petit paradis, leur jardin privé, et surtout, leur seule chance de survie à nos côtés. Car attention, quiétude s’entend par tranquillité au sens large, et pas uniquement par silence.
Dans ces espaces, tout dérangement, toute incursion dans la zone interdite, peut provoquer la fuite de la faune sauvage, et par là même l’épuiser, l’empêcher de se nourrir, ou la rendre sensible aux autres facteurs (maladie, prédation, parasites, …) et ainsi entraîner sa mort en hiver, ou l’abandon des œufs ou des jeunes au printemps. Pensez-y quand vous verrez ces banderoles, installées sur de nombreux autres itinéraires pédestres du Pays de Gex. Même si vous avez très envie de faire votre randonnée, respectez ces consignes, car elles en vont de la survie de nombreuses espèces.
Rencontre au sommet au belvédère du Turet
Si mes pensées s’égarent, mes pieds, eux, continuent leur chemin, et je croise bientôt la route d’un ancien goya – ou gouille -, hébergeant dans ses eaux troubles des têtards. Quel joli spectacle de les voir onduler et jouer (à moins que ce ne soit mon imagination qui me joue des tours !).
Mais les têtards ne vont pas tarder à se faire voler la vedette par un congénère à 4 pattes… en effet, alors que j’approche de la fin du chemin menant au Turet, un bruit sur la gauche attire mon attention. Je n’ose pas y croire, et pourtant un jeune chamois se dresse bien là, devant moi ! Nous nous regardons quelques secondes l’air curieux, sans crainte, avant que son instinct ne le pousse à dévaler la pente à toute allure pour s’éloigner de cet étrange bipède. Je comprends mieux pourquoi les chiens sont interdits ici !
J’ai déjà croisé des chamois à plusieurs reprises auparavant, mais à chaque fois ce spectacle est pour moi une émotion indescriptible, mélange de fascination, sérénité et reconnaissance.
Après quelques minutes à savourer ce précieux moment, je reprends ma route jusqu’au fameux banc du Turet, grâce auquel je peux profiter du panorama final qui me laisse, lui aussi, bouche bée.
Cette petite montée m’a mise en appétit, alors je prends le temps de manger ma barre de céréales et de boire un coup devant ce beau spectacle.
Les mots sont ici superflus, je vous laisse découvrir cette vue merveilleuse par vous-même !
Le retour
Après cette belle montée au faible dénivelé (seulement 118m), je redescends de mon promontoire par le même chemin. J’aurais mis à peine 1h30 pour faire l’aller-retour, une balade vraiment pas très compliquée, mais qui vaut largement le détour !
Je retrouve ma voiture, et après cette petite mise en jambes, je me demande si je n’enchaînerais pas avec une autre randonnée. C’est l’été, et les journées sont longues, alors autant en profiter !
La randonnée du Crêt de Chalam, depuis Forens, me semble être une bonne option. Bien plus physique que celle que je viens de faire avec ses 947m de dénivelé, elle promet néanmoins une vue spectaculaire sur la Haute Chaîne du Jura et le Mont Blanc. Allez, je me lance !