Nature Publié le 18/02/2022
Avez-vous déjà rêvé de partir en expédition à l’autre bout du monde, de braver monts et marées dans l’objectif de vous trouver face à vous-même et de vous surpasser ? Si pour vous, cela n’est qu’un rêve, pour certains, il est devenu réalité à maintes reprises. C’est notamment le cas d’un sportif de l’extrême que nous avons eu la chance de rencontrer : Christophe Santini.
Tout a commencé il y a une semaine. Nous avons été informés qu’il était de passage chez nous : le Pays de Gex et sa station Monts Jura. Nous avons souhaité le rencontrer et connaître son parcours et ses secrets !
Le mercredi 16 février, tempête dans le Pays de Gex. La neige tombe à gros flocons mais qu’importe, nous sommes bien décidés à nous rendre au Col de la Faucille, notre lieu de rendez-vous. Après une ascension des plus compliquées, nous voilà installés à La Petite Chaumière autour d’un chocolat chaud. C’est ainsi que nous rencontrons Christophe et Jean Baptiste, un ami en charge de toute sa logistique.
Pourquoi s’entraîner dans les Monts Jura ?
Après de rapides présentations, nous entrons directement en matière en lui demandant un peu “chauvin” pourquoi il est dans les Monts Jura pour son entraînement. En effet, il faut savoir que Christophe se prépare pour une expédition au cercle polaire : La 6633 Arctic Race 380 miles qui est d’ailleurs considérée comme l’ultra-marathon extrême le plus difficile, le plus froid et le plus venteux de la planète. Nous comprenons de suite que nous sommes face à un homme pas comme les autres.
Christophe connaît bien les Monts Jura car il rend régulièrement visite à des amis sur place : la famille Thévenard. Ce nom de famille vous dit forcément quelque chose car c’est une famille de sportifs. La fratrie est composée notamment de Xavier Thévenard, sportif de haut-niveau, spécialiste de l’ultra-trail ayant déjà un très beau palmarès à son actif.
Christophe s’est donc rendu chez nous pour une semaine d’entraînement, notamment sur le domaine nordique de la Vattay où il passe 8h de temps à tirer sa pulka sous la neige (luge qui pesera 100 kilos lors de son expédition dans l’antarctique).
Un parcours atypique
Christophe a un parcours impressionnant et atypique. Il touche aujourd’hui à plusieurs sports : vélo, course à pied, natation,… Mais cela n’a pas toujours été le cas. Enfant souffrant d’asthme sévère, on lui a longtemps interdit la pratique d’un sport. C’est grâce à un médecin lui indiquant qu’il devait s’entraîner qu’il a pu enfin pratiquer.
A la question “quelle discipline préférez-vous ? », il ne peut choisir car chaque sport qu’il pratique est complémentaire. Ainsi, il peut travailler des zones du corps différentes selon ses envies. Si un matin, il souhaite faire du vélo, il pratiquera ce sport et si le lendemain, il préfère courir, il partira sur cette discipline. L’objectif : être toujours entraîné en écoutant son corps et en anticipant les difficultés, c’est très important pour éviter les blessures. Il faut le ménager pour ne pas le surmener car il est notre plus fidèle allié.
Le partage
Cette pratique pluridisciplinaire lui a permis notamment de faire à 5 reprises l’Iron Man de Nice (Un Ironman est un triathlon longue distance qui comprend une épreuve de natation, de vélo et de course à pied pour une distance totale de 226 kilomètres).
En 2016, il le fait notamment avec Kevin, un jeune tétraplégique de l’association de Pascal Olmeta : « Un sourire un espoir pour la vie ». Cette expérience a profondément marqué Christophe. Et nous comprenons qu’à travers le récit de ce moment, le partage est au centre de tous ses défis.
Christophe est ambassadeur de l’association, qui accompagne des enfants handicapés, financièrement mais aussi au travers d’activités. Pour lui, le handicap n’est pas un frein au sport. Et il nous l’a montré avec l’Iron Man de 2016.
On vous le dit, cela reste entre nous, mais un projet avec Kevin pourrait voir le jour prochainement alors n’hésitez pas à suivre Christophe sur ses réseaux sociaux.
La résilience
Victime d’un accident en 2020, il se fracture deux cervicales. Sa moelle épinière est comprimée. Il risque la tétraplégie. Mais après des mois de rééducation et une volonté de reprendre le sport, pas à pas, il se remet sur pied et bat le record de la traversée du GT à vélo. Il nous parle alors de résilience permettant d’accomplir de belles choses. Une belle leçon de vie car « tous les petits échecs permettent d’évoluer » .
7 K climate expedition
Avant de prendre du temps pour lui et profiter de sa famille, à bientôt 54 ans, il se lancera prochainement dans un nouveau projet : 7k climate expedition qui consiste à réaliser 4 défis avec un seul objectif : limiter son empreinte carbone. L’objectif du projet est de sensibiliser la jeune génération à l’écologie/la protection de notre planète. Cause qui lui tient à coeur.
La traversée de Kungsleden (6633 Arctic Race 380 miles) sera le lancement du projet. Il s’attèlera ensuite à la traversée de l’Australie à vélo en novembre 2022, la traversée du lac Baïkal en mars 2023 puis pour terminer la traversée de l’Antarctique en novembre 2023.
Nous avons hâte de le suivre dans ses périples. Vous pouvez le suivre sur Instagram et sur Facebook.
Le mot de la fin
Avec une petite touche d’humour, nous avons terminé notre interview en lui demandant s’il avait goûté à nos spécialités locales dont nous sommes si fiers. Sachez que sportif, ne rime pas avec diet ! Christophe Santini a déjà goûté au Mont d’Or et nous lui avons conseillé la fondue au Bleu de Gex, dont nous raffolons tant.
Nous terminerons cet article par remercier Christophe pour nous avoir accordé de son temps si précieux mais aussi la famille Thévenard, nous ayant permis cette rencontre.
Nous sommes repartis du Col de la Faucille avec plein d’espoir et de motivation. Beaucoup de choses sont possibles du moment où nous nous en donnons les moyens et apprenons à être résilients.