Culture & Gastronomie Publié le 15/06/2020
Consommées en fin de repas en guise de digestif, les liqueurs ont le vent en poupe en France. Liqueur de verveine, de génépi, de framboise, de citron…
Dans le Pays de Gex, la distillerie Gessienne vous propose de nombreux types de liqueurs artisanales, toutes plus savoureuses les unes que les autres. Comment sont-elles fabriquées ? Comment est née la liqueur ? Comment consommer ces eaux-de-vie ? Suivez le guide !
Quelles sont les origines de la liqueur ?
La liqueur est l’un des plus anciens spiritueux qui soit. Son origine remonte en effet au Moyen-Âge, où les moines, en quête de remèdes naturels, faisaient infuser des plantes, des graines ou des écorces dans de l’alcool. D’abord d’origine purement thérapeutique, la liqueur est ensuite utilisée à des fins récréatives à partir du 16ème siècle. On mélange alors l’eau-de-vie avec des plantes, du miel ou des fruits pour lui donner des saveurs particulières. Dès le 18ème siècle, de grandes maisons liquoristes commencent à voir le jour, et leur succès ne se démentira jamais !
Dans le Pays de Gex, à l’époque, le bouilleur de cru passait dans presque tous les villages du Pays de Gex. Un coup de fil aux clients habitués et la nouvelle se répandait vite. Chaque agriculteur, notamment celui qui avait encore un “droit”, chargeait ses tonneaux dans lesquels les fruits avaient macérés.
Après avoir passé dans l’alambic, pommes, prunes, poires, cerises laissaient place au précieux liquide transparent : l’eau de vie était née (liqueur).
Aujourd’hui, les liqueurs françaises bénéficient d’une excellente réputation. La moitié de la production annuelle du territoire est exportée partout dans le monde entier !
La gessienne, une distillerie made in Ain
Depuis fin mai, un entrepreneur gessien fait macérer des plantes dans son laboratoire situé à Collonges, dans l’ancienne boucherie du village qui céda la place à une cave à vin. Est-ce un heureux hasard ? Yohann Thabuis tenait auparavant une cave à vin. Il y a des signes qui ne trompent pas. Passionné d’oenologie, il “distillait” du génépi, pour le plaisir. Alors pourquoi ne pas se lancer ?
Biochimiste de formation et diplômé d’oenologie, Yohann est un artisan : il a aménagé le local de manière à pouvoir travailler efficacement, en enchaînant les étapes : macération, mise en bouteille, collage des étiquettes, emballage. Même la famille prête main forte quand cela est nécessaire !
6 cuves en inox trônent dans le petit local du centre bourg. L’alcool à 96°, l’eau minérale d’une célèbre station sur les bords du Lac du Bourget, vont macérer avec des plantes ou des fruits 100% bio : génépi, thym, badiane, citron de Menton, menthe, hysope, mandarine, verveine, framboise, sapinette … une dizaine de variétés de liqueur, titrant 40°, sont proposées à la vente en fonction des saisons.
Yohann Thabuis prévoit de sortir quelques milliers de bouteilles par an. Très esthétique, sa bouteille existe en plusieurs modèles : 70 cl, 20 cl et en coffret de 6 mignonettes pour tester différentes liqueurs artisanales. Il propose également des BIB de 5l. Si vous voulez tester cette nouvelle production locale, il faudra passer commande sur le site Internet de la Distillerie Gessienne. Ses produits seront prochainement en vente chez les cavistes et magasins de producteurs.
Avant de partir, Yohann nous donne un conseil : mettez la bouteille au congélateur car la liqueur se déguste glacée. De retour à la maison, ni un ni deux, la bouteille rejoint le congélateur pour une dégustation quelques jours plus tard.
Des liqueurs subtiles et raffinées
Notre bouteille est restée quelques jours à -18°, la liqueur de génépi est prête à être dégustée. Avec sa couleur vert clair, on se demande si ce n’est pas de la tisane glacée. En enlevant le bouchon, une odeur d’alcool s’échappe de la bouteille. Pas de doute, il s’agit bien d’une liqueur !
Rien de tel qu’un petit verre de liqueur pour finir un bon repas entre amis. Souvent considérés comme extrêmement forts (et à raison, notre liqueur de génépi atteint les 40°), les digestifs n’en restent pas moins savoureux et rafraîchissants suivant la manière dont ils sont produits. À la distillerie Gessienne, l’alcool ne vient pas masquer le goût de la plante. Le mélange est subtil et bien dosé.
Si vous ne voulez pas boire votre liqueur telle quelle, vous pouvez la déguster sous forme de cocktail. Voici la recette du cocktail maison de Yohann Thabuis :
– 4 cl de Génépi (de la Distillerie Gessienne bien sûr !)
– 4cl de jus de pomme (de Vesancy !)
– 2 cl de sirop de pamplemousse
– glace pilée
– Tonic
Avec de telles qualités, ces liqueurs trouveront leur public facilement. Mais n’oubliez pas, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et à consommer avec modération ! Vous souhaitez obtenir plus d’informations sur la Distillerie Gessienne et ses produits ? N’hésitez pas à les contacter ou à leur rendre visite à Collonges !