Culture & Gastronomie Publié le 15/06/2020
Un peu d’histoire
Vous connaissez probablement la boucherie Grosgurin à Lélex ! Mais savez-vous depuis combien de temps elle existe ? La réponse : depuis maintenant 3 générations. René, le grand-père(1910-2002), fromager de métier, achète en 1936 le fond de commerce qui était en liquidation. En 3 semaines, il apprend le métier de boucher et rouvre le commerce. Du temps de ‘’ Papy René’’, les habitants du village venaient acheter leur viande même tard le soir car dans la journée, René s’occupait d’autres tâches. Il achetait des bêtes pour la boucherie ou pour les revendre. Il faisait tous les travaux de la ferme contiguë à la boucherie …
Jusqu’à cette époque, pas de tourisme d’hiver. Celui-ci commence à se développer grâce au 1er téléski. Il a été construit en 1936, par Jean Grospiron (grand-père d’Edgar, champion olympique) et surtout depuis 1956 avec la création du télébenne.
Par contre l’été, il y avait de nombreuses colonies et les quatre hôtels du village se remplissaient d’estivants. En quête de verdure, de pêche et de « bon air » comme on disait alors. La viande était alors servie aux 2 repas !
La boucherie et Claude
Claude a baigné dans ce métier très tôt. Lorsqu’il rentrait de l’école, il aidait à la boucherie, rasait les têtes de veaux à l’abattoir … Il a pris la suite en 1976.
Il aurait pu être architecte, essayeur de voitures (d’ailleurs, la passion des voitures il l’a toujours !) ou bruiteur. Mais son attachement à son village, sa vallée et la passion du métier transmise par René l’ont emporté. D’ailleurs René a continué à l’aider jusqu’à son décès à 92 ans.
Claude a développé l’affaire accompagné de Nadine son épouse. Il a fait de nombreux travaux, développé la vente sur le marché de Ferney-Voltaire depuis 1983, mis en place de nouvelles fabrications …
Une relève assurée
Et depuis 2013, Florian & Cyril, ses fils sont à la tête de cette entreprise restée familiale. Ils la développent à leur tour (marché de Divonne, vente en gros) à la grande satisfaction de Claude, toujours présent pour les aider. Et il n’est pas seul, la ‘’Mamy Gilberte’’, 92 ans, donne toujours des coups de main !
C’est la 3ème génération. Ils ont fait des études de cuisine et de boucherie et travaillé dans d’autres entreprises avant de revenir. Pour eux aussi c’était une évidence !
Un métier qui a changé
Le métier a beaucoup évolué ! Les clients mangent beaucoup moins de viande qu’avant, mais la fabrication de la charcuterie (avec toujours les mêmes recettes) et le développement du traiteur permettent à l’entreprise de continuer à exister dans la vallée.
Tous les produits vendus sont de fabrication maison sans exception. La viande est essentiellement de production locale.
Pour terminer, je laisse le mot de la fin à Jules, 3 ans 1/2, 4ème génération.
C’est bon le gras de jambon, le gras c’est la vie ! » Il le dit à ses camarades de cantine à l’école. La relève serait-elle assurée ?